« L’année 2022 signera l’entrée dans l’ère du "multi-luxe" ou la fin d’un luxe mondial dicté depuis l’Europe » Claire Gallon, The Salmon Consulting.

23/02/2022 Par acomputer 660 Vues

« L’année 2022 signera l’entrée dans l’ère du "multi-luxe" ou la fin d’un luxe mondial dicté depuis l’Europe » Claire Gallon, The Salmon Consulting.

En 2021, le luxe a réussi à se renouveler pour rester plus que jamais prospère. Nous avons vu l’établissement du marché chinois comme premier marché de pouvoir d’achat et de consommation, la radicalisation du mouvement woke depuis les Etats-Unis auprès du luxe dont on attend l’exemplarité, une hyper-agressivité concurrentielle partout pour retenir la clientèle locale, le boom des "little treats" comme les Lug de Bottega Veneta en même temps que le retour aux fondamentaux, comme le Chanel 11.12. Une conjoncture qui a sans doute favorisé la montée en puissance de la seconde main et l’activité des maisons aux enchères dans le luxe. Nous avons aussi assisté à la diversification du luxe dans les maisons, imposée par les confinements et la montée des inégalités. Cela a fait émerger de nouveaux signes de distinction sociale à domicile.

Là où l’on juge souvent le luxe comme "conservateur", il a été fascinant de voir à quel point les acteurs ont rapidement intégré ces évolutions dans leur système. On peut désormais acheter et vendre ses pièces vintage directement chez Gucci, prendre soin de soi avec Dior, faire du sport avec Hermès Fit, suivre la performance en open data des engagements de Kering…

Pendant combien de temps encore cette prospérité va-t-elle durer ? Le plus petit mouvement politique en Chine peut déclencher des risques géopolitiques, affectant l'état du luxe pour les années à venir. L'augmentation de la dette aux États-Unis peut être l’origine d’un choc économique mondial. La plateformisation technologique avec Alibaba, Amazon Luxury Store ou Farfetch et son premier label "There Was One" ouvre un nouveau champ concurrentiel encore sous estimé dans l’industrie - dans l’expérience, la désintermédiation de la relation client, et voire même la création de demain.