Paludisme et grossesse : quels sont les risques ?

26/07/2022 Par acomputer 465 Vues

Paludisme et grossesse : quels sont les risques ?

En zone infectée par le paludisme (ou malaria), la femme enceinte est particulièrement à risque. Comment bien préparer son départ ? Quels médicaments préventifs est-il possible d’utiliser ? Quels répulsifs antimoustiques sont recommandés ?Paludisme et grossesse : quels sont les risques ? Paludisme et grossesse : quels sont les risques ?

Si les femmes enceintes peuvent être infectées par toutes les espèces de parasite Plasmodiumà l’origine du paludisme chez l’homme, il semblerait qu’elles présentent une susceptibilité accrue à deux espèces : P. falciparum (présent en Afrique surtout, Amérique et Asie forestières), avec un risque d’accès palustre grave, et P. vivax (en Asie, Amérique, Afrique de l’Est). Il est démontré que les anophèles femelles, moustiques vecteurs du paludisme, préfèrent piquer les femmes enceintes.

Cette préférence n’est pas sans conséquence, comme l’explique le Pr Camus qui édite les recommandations aux voyageurs en termes de prévention contre le paludisme pour l’Institut Pasteur de Lille. « Le paludisme maternel à P. falciparum, et plus rarement à P.vivax, peut être responsable d’un faible poids de naissance chez le nouveau-né. L’infection peut également entraîner une fausse couche, ou conduire à un accouchement prématuré ». Le médecin souligne que les femmes piquées pendant leur grossesse pourraient présenter les premiers symptômes de l’infection par le paludisme jusqu’à trois mois après leur retour du pays tropical, contre huit à vingt jours pour les enfants et les adultes, incluant les femmes non enceintes.

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Paludisme et grossesse : quels sont les risques ?

Au même titre que le reste de la population, la femme enceinte ou allaitante doit respecter certaines recommandations pratiques de prévention du paludisme. La prise d’un médicament à titre préventif doit cependant se faire avec précaution.

L’antipaludique atovaquone/proguanil (générique de Malarone) est souvent préféré, car il peut être utilisé à la fois pendant la grossesse et l’allaitement si l’enfant allaité pèse au moins 5kg.

Quel répulsif choisir ?

Les mesures de prévention dite « mécaniques » sont les mêmes que pour le reste de la population : porter des vêtements longs et amples, mettre en route la climatisation la nuit, dormir sous une moustiquaire imprégnée, éliminer les plans d’eau résiduels.

Seule l’utilisation de répulsifs cutanés est à risque, c’est pourquoi les autorités de santé publient la liste des produits qui peuvent être appliqués sur la peau d’une femme enceinte ou allaitante. Sur cette liste (issue des “Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2019”, page 49), il faut retenir que seuls le DEET concentré à 10 ou 50 % maximum, l’IR3535 concentré à 20 % maximum et le KBR3023 concentré à 20% maximum peuvent être utilisés chez la femme enceinte.

Pour ces produits, trois applications quotidiennes sont suffisantes et recommandées.

Retenez que les femmes enceintes peuvent tout à fait voyager sous les tropiques, mais que cette période de vie doit faire redoubler de vigilance et demander beaucoup d’attention.

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Auteur :
Tina Géréral, pharmacienne, Pharmacienne - journaliste santé
Pr Daniel Camus, Institut Pasteur de Lille, coordonnateur du groupe de travail « Recommandations sanitaires aux voyageurs » de Santé publique France et membre du Haut comité de Santé publique
Article publié le