Les différentes techniques pour atténuer la cicatrice de césarienne

03/09/2022 Par acomputer 608 Vues

Les différentes techniques pour atténuer la cicatrice de césarienne

Commençons par la bonne nouvelle et rassurons les futures mamans dont vous faites peut-être partie : la majeure partie des cicatrices de césarienne sont discrètes. En l'absence de tension (grâce à l’excès cutané du ventre post accouchement), les cicatrices ne s'élargissent généralement pas et sont très peu visibles une fois l'étape de la cicatrisation passée. Mais parfois, certaines malchanceuses souffrent de cicatrices douloureuses et/ disgracieuses. La Dre Déborah Obadia, chirurgienne plasticienne, nous explique les différentes évolutions que peut suivre une cicatrice.

Comment expliquer les différentes couleurs que peut prendre une cicatrice de césarienne ?

Il y a ce qu’on appelle communément la "cicatrice normale" qui peut être plus ou moins jolie. Ce n’est pas parce qu'elle n'est pas "esthétique" qu’elle est pathologique. Une cicatrice peut être fine, de la même couleur que la peau, sous forme d’un trait : ça c’est l’idéal. Mais elle peut aussi être plus large, jusqu’à un centimètre, et plus pigmentée que la peau. On dit alors qu’elle est hyperpigmentée. Ce qui n’est pas une pathologie, mais juste une façon de cicatriser. Une cicatrice peut aussi être plus blanche que la peau, on parle alors de cicatrice hypopigmentée. Ce n’est également pas pathologique. Je le dis souvent à mes patientes : ce n’est pas parce qu’on cicatrise mal une fois sur une zone, que ce sera pareil la fois d'après. On peut avoir une belle cicatrice de césarienne et une plus visible sur une plastie mammaire par exemple. Chaque zone du corps cicatrise différemment, en fonction du moment de la vie, du statut hormonal, et de la raison : on ne cicatrise pas de la même manière lorsqu’il s’agit d’une intervention programmée ou d'une intervention réalisée en urgence avec une fermeture par agrafes, par exemple.

Comment évolue une cicatrice de césarienne ?

Toutes les cicatrices passent par une phase inflammatoire. Cela dure entre un mois et demi et 4 mois après l'opération, le temps que les fibres de collagène se forment. Le corps envoie alors plein de protéines de l’inflammation, afin de cicatriser en profondeur. Passé ce délai, certaines cicatrices peuvent garder un aspect qui interpelle, voire qui fait souffrir.

Parmi les cicatrices pathologiques, on retrouve :

- la cicatrice hypertrophique. Elle est rouge, épaisse, large et peut démanger. Il s'agit d'une inflammation importante qui va, lorsque tout rentre dans l'ordre, blanchir et s'aplatir à terme. Il faut juste un peu plus de temps.

- la cicatrice chéloïde. Elle est déclarée ainsi au moins 6 mois après l'opération, lorsque son aspect, jusqu'alors jugé hypertrophique, perdure. Il s’agit d’une cicatrice hypercicatrisée, liée au fait que le corps fabrique trop de fibres de collagène, très denses et très dures. Cette cicatrice est donc très épaisse et souvent très large. Des boules de plusieurs millimètres de haut peuvent être visibles. Souvent, cela démange, fait mal et l'on peut ressentir comme des petites décharges électriques. La cicatrice chéloïde est un phénomène assez répandu chez les peaux noires et asiatiques, c'est génétique. En proportion, plus de 80 % des cicatrices chéloïdes se développent chez ces populations là.

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Comment peut-on traiter une cicatrice de césarienne ?

Les différentes techniques pour atténuer la cicatrice de césarienne

Tout dépend du type de cicatrice. Dans un premier temps, juste après l'accouchement, il y a un traitement à respecter afin que la cicatrice ne devienne pas inflammatoire et ni trop pigmentée. Puis, il y a celui à suivre une fois la cicatrice mature, plus d’un un an après la naissance.

Ainsi, il faut toujours commencer par suivre les conseils de son.sa gynéco ou de son. sa chirurgien.ne. Pendant les deux à trois premières semaines, on ne met pas de crème ni de pansement qui n’a pas été prescrit. Après 15 jours à 3 semaines, on peut débuter les traitements classiques. A savoir, pendant 15 jours, l'application d'une crème cicatrisante. Cela hydrate et évite les croûtes. Un mois après l'accouchement, on peut mettre un pansement siliconé sur la cicatrice. Il s'agit d'une bande à porter entre 12 et 24/24h pendant trois mois, soit la durée de la phase inflammatoire. Le but ? Appuyer sur la peau, afin d'éviter le développement de collagène négatif (l'inflammation sera moins importante). Cela permet aussi de maintenir la cicatrice, en évitant qu'elle ne s'élargisse. Attention toutefois, à bien dépasser le premier mois post opératoire avant de le porter. Trop tôt, il pourrait ouvrir la cicatrice, qui n’est pas encore stable. Dans le cadre d'une cicatrice hypertrophique, il est possible de devoir en porter jusqu'à 6 mois post accouchement.

En parallèle, protégez bien votre cicatrice du soleil, afin d'éviter les problèmes de pigmentation. Ceci, pendant un an.

Une fois la cicatrice mature, si elle est fine et blanche, mais gêne quand même, il est possible d'opter pour des tatouages de cicatrice, comme on le fait pour les aréoles en reconstruction. Le principe ? Injecter un pigment de la même couleur que la peau adjacente sur la cicatrice. A entretenir tous les deux/trois ans.

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Si la cicatrice est chéloïde, on peut réaliser une reprise chirurgicale, qui consiste à enlever la cicatrice en quasi totalité. Le.a chirurgien.ne va la refermer avec un fil non résorbable (le fil résorbable étant un sucre que le corps grignote pour l’éliminer, il est à éviter car il peut générer une inflammation). Souvent, un protocole combiné est réalisé : après la reprise chirurgicale, une injection de corticoïdes (inflammatoires stéroïdiens) est réalisée dans la cicatrice, dans l'optique, toujours, de diminuer l’inflammation. Cela est à prévoir deux à trois fois toutes les 2 à 4 semaines. En complément, on ajoute des pansements siliconés après le 15e jour, et on évite la crème cicatrisante.

Non, nous n'avons pas oublié d'aborder le cas des cicatrices pigmentées. Ces dernières peuvent être traitées via différents lasers. Dans les centres esthétiques Lazeo, c'est le laser Fraxel qui est privilégié pour le traitement des cicatrices de césarienne. Grâce à ses longueurs d'ondes profondes (une de 1550 nanomètres et l’autre de 1927 nanomètres, combinées lors d'une séance), les adhérences sont progressivement éliminées et l'aspect coloriel traité. De plus, la cicatrice est lissée et les sensations d'inconfort, voire de douleurs, sont apaisées. Les séances de laser sont à réaliser 3 à 4 mois après l’accouchement, ou 3 mois après la fin de l’allaitement, sous peine de souffrir d'une hyperpigmentation en amont. S'il est préférable d'agir dans ces délais, il est possible de suivre des séances de laser sur le tard. Comptez 4 séances pour obtenir un résultat satisfaisant et environ 400 € par séance, à vos frais.

Le laser est-il une bonne idée pour les cicatrices de césarienne chéloïdes ?

Non, en revanche, si la cicatrice est hypertrophique, certains médecins proposent des séances de laser à visée vasculaire, pour diminuer l’inflammation, en association au silicone, afin que la cicatrice ne se transforme pas en cicatrice chéloïde. Quant au laser CO² il n'est pas recommandé dans le traitement des cicatrices de césarienne. En effet, ce laser fractionné ne présente qu’une seule longueur d’onde, impliquant un risque limité mais réel, de brûlure.

Que penser de la radiothérapie pour atténuer une cicatrice de césarienne ?

C’est exceptionnel. Sur les cicatrices de césarienne chéloïdes, on la pratique uniquement lorsqu’elles sont très résistantes et récidivantes, disons pour les 10 % qui ont résisté au protocole classique abordé ci-avant. La radiothérapie n’est pas dénuée d’effets secondaires, on évite de la faire proche des organes.

Quels sont les protocoles remboursés par la sécurité sociale ?

La seule raison pour laquelle une reprise de cicatrice est remboursée, c’est quand elle est pathologique (chéloïde). Lorsqu’elle est faite suite à un accident, qu’elle est élargie, très pigmentée, pas dans le « bon sens », ce n’est pas dans pris en charge par la sécurité sociale, mais cela peut l’être par certaines mutuelles. Il faut aussi compter aussi les dépassements d’honoraires des praticiens.

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