50 ans de de Véhicules utilitaires

15/02/2022 Par acomputer 653 Vues

50 ans de de Véhicules utilitaires

Batirama.com 13/05/20190

Citroen 2CV Fourgonnette © Citroen

La vie des utilitaires n’est pas un long fleuve tranquille. Ce secteur a connu des évolutions radicales ces 5 dernières décennies.

Ils sont nés quasi en même temps que l’automobile. Les premiers constructeurs de voitures prennent vite conscience qu’ils doivent aussi proposer des véhicules aux gens qui travaillent. Renault développe ainsi son premier utilitaire en 1900, soit deux ans seulement après la naissance de la marque.

Ils se nomment à l’époque, Commerciale ou plus poétiquement Normande (Citroën) ou Canadienne (Peugeot). Ils font certes moins rêver que les supercars, Ferrari, Lamborghini ou Bugatti, mais sont tout aussi ancrés dans l’inconscient collectif. Et comme tous les objets liés à une période révolue, ils exhalent la nostalgie. Ils étaient le véhicule du menuisier, du plombier ou du boulanger.

Au départ, il s’agit d’engins robustes, simples et économiques. Ils évoluent sans cesse jusqu’à se rapprocher aujourd’hui des automobiles modernes dont ils dérivent. Ils leur empruntent en effet, plates-formes techniques, moteurs et équipements.

Jusqu’aux années 70 : nostalgie et sympathie

Citroen type H © Citroen

L’après-guerre est une période économiquement bénie. Les camionnettes aident les artisans et les pros du BTP à reconstruire la France.

Chaque marque dispose de son modèle vedette, en général issus des gammes compactes, correspondant aujourd’hui au Renault Trafic ou au Citroën Jumpy. Ces véhicules sont conçus pour être les plus efficaces et économiques possibles. Le style n’est pas la priorité. La carrosserie est habillée de tôles d’acier. Ils sont souvent bâtis sur le modèle de la cabine avancée qui autorise une excellente visibilité en plus de ménager un volume utile maxi. Les passagers sont installés au-dessus du moteur, placé entre les roues avant.

Des engins qui déclenchent la sympathie

Chez Citroën le très économique TUB à traction avant (déjà) d’après-guerre est vite remplacé par le charmant Types H. La carrière fort longue de ce dernier, débute en 1948 pour s’achever en 1981. Son court capot abrupt lui donne un charmant faciès de bulldog. Le H dispose déjà d’une porte coulissante latérale encore rare dans les années 50.

Chez Peugeot, le capot proéminent de l’élégant D3, qui deviendra D4 par la suite, lui vaut rapidement le sobriquet de “nez de cochon”. Cet utilitaire est en fait apparu sous l’écusson Chenard & Walcker juste après la guerre. Il est repris par le Lion qui l’intègre à sa gamme en 1950. Il reçoit alors, les moteurs maison, de la 203 puis de la 403.

Il est remplacé par le fameux J7 sorti en 1965. Doté de deux portes coulissantes à l’avant, ce dernier se conduit portières ouvertes aux beaux jours, histoire d’aérer les côtelettes de l’artisan entre deux chantiers.

Chez Renault, tout le monde se souvient de l’Estafette. Le petit utilitaire pointe le bout de son Losange au début des années 60. Peint en bleu marine, le charmant engin annonce l’escadron de gendarmerie et son impitoyable radar qui flashe les automobilistes trop rapides. À l’étranger aussi, certains utilitaires accèdent au rang de vedettes. C’est le cas du Transporter chez Volkswagen. Dénommé aussi Combi, il apparaît dès le début des années 50.

Décennies 80 à 2000 : l’époque moderne

Le marché des utilitaires se développe. Les constructeurs constituent de véritables gammes s’appuyant sur plusieurs modèles.

Ainsi chez Renault, les années 80 voient l’apparition du Trafic qui va devenir et reste encore aujourd’hui, la vedette du secteur. La gamme est enrichie en 1983 par le grand utilitaire Master et par le bas aussi, avec l’Express dérivée de la Super 5 d’alors. Citroën lance le C15, en 1984. Ce dérivé de la Visa va connaître une interminable carrière. Les C25 et C35 viennent complétés l’offre par le haut.

Fiat met également à cette époque sur pied une gamme de VUL. Il lance le Fiorino dérivé de la Uno et le Ducato. Ce dernier est développé avec PSA. Il est produit dans l’usine commune à Fiat et PSA de Sevel Nord non loin de Valenciennes. En 1995, ces premiers modèles sont remplacés par les dérivés utilitaires des monospaces Peugeot 806, Citroën Evasion, Fiat Ulysse et Lancia Zeta.

Cette première alliance d’envergure dans le domaine de l’utilitaire annonce les grands rapprochements entre constructeurs des décennies suivantes. Quoi qu’il en soit, les années 80 et 2000 voient les VUL faire de gros progrès et se rapprocher des standards des automobiles.

Epoque actuelle : rapprochements en tous genres

Durant les années 2000, les constructeurs prennent conscience que le développement d’un véhicule utilitaire coute fort cher, et que les volumes sont parfois réduits. Ils s’engagent alors sur la voie de la mutualisation. Les alliances se nouent et se dénouent. Fiat et PSA conçoivent leur VUL en commun pendant de nombreuses années. L’Italien exclu de l’alliance par la suite, se rapproche alors du Losange.

Voilà pourquoi, l’on retrouve le Renault Trafic dans la gamme transalpine sous le nom de Talento depuis 2016. Toyota prend la place de Fiat auprès de Peugeot et Citroën. Le ProAce japonais est un clone des Expert et Jumpy français. Les utilitaires du losange sont très appréciés.

Ainsi la gamme Opel accueille-t-elle dès 1997 les utilitaires Renault Master et Trafic, renommés Movano et Vivaro. On les retrouve aussi chez Nissan, l’allié nippon de Renault. Enfin, Mercedes qui n’avait pas de petit utilitaire accueille le Kangoo depuis 2012, rebaptisé sur place, Citan.

Le rachat de Opel par PSA voilà deux ans, a fait évoluer la gamme VUL du nouvel allié allemand. Désormais le Vivaro est basé sur l’utilitaire moyen de PSA. Pendant ce temps, le petit Combo a troqué en 2018 sa base Fiat Doblo, pour la plate-forme PSA Berlingo/Partner. Pas facile de s’y retrouver.

Années 2000 : le grand bon en avant

Fiat_fullback_cross 2017 © Fiat

Depuis une quinzaine d’années, les VUL ont énormément progressé techniquement. Ils sont destinés à contourner les nombreuses restrictions de circulation urbaines mises en place.

Ainsi les Citroën Jumpy et Peugeot Boxer ont-ils la même base que la Peugeot 3008. Les équipements derniers cris rejoignent les habitacles. La climatisation se répand tout comme la caméra de recul à vision panoramique. Enfin, la sécurité ne fait plus figure de parent pauvre. Tous les dispositifs d’aide à la conduite investissent les habitacles.

À très court terme, les utilitaires électriques devraient se multiplier en ville. Ils sont destinés à contourner les nombreuses restrictions de circulation urbaines mises en place. VW propose déjà son e-Crafter, Renault ses Master Z.E. et Kangoo Z.E., Mercedes ses eVito et eSprinter. L’Etoile travaille aussi sur l’hydrogène depuis plusieurs années. On a vu moult prototypes de Sprinter F-Cell fonctionnant grâce à une électricité 100 % propre.

Renault_ez-pro_647 © Renault

Ces engins apparaissent fort bien adaptés pour les artisans qui travaillent en villes et qui rencontrent de grandes difficultés pour se déplacer et se garer. Volkswagen, très dans la tendance écolo-urbaine, propose même un Cargo e-Bike, sorte de triporteur des temps modernes.

Le pédalage bénéficie de l’assistance électrique. Il permet de “filer” à 25 km/h. La caisse de 0,5 m3 et 210 kg de charge utile, reste à l’horizontale même dans les virages grâce à une technologie de nivellement de l’inclinaison. La commercialisation est prévue dans les mois qui viennent….

Et pour le futur…

Les constructeurs planchent aussi sur le VUL du futur. Le id-Buzz Cargo de VW au look délicieusement rétro, devrait arriver autour de 2022. Il est basé sur la plate-forme MEB des véhicules électriques du groupe. Il offre entre 330 et 550 km d’autonomie. Enfin quand les constructeurs se penchent sur l’avenir des VUL, ils sont quasi-unanimes pour imaginer des véhicules autonomes. Ces derniers se passent de volants et donc…

De conducteurs. Côté motorisation l’électrique fait l’unanimité. Les marques hésitent juste entre recharges à la prise et production en interne via l’hydrogène. L’avenir nous dira qui a raison.

Source : batirama.com / Nicolas Dembreville