Alexina Graham met le feu à la planète mode

02/07/2022 Par acomputer 467 Vues

Alexina Graham met le feu à la planète mode

Les tops font la une des magazines. Cet été, Paris Match vous raconte leur histoire. teint diaphane et courbes incendiaires, Alexina Graham s'est hissée dans la sphère des tops les plus prisées au monde.

Une peau diaphane, des yeux de biche et des courbes à tomber. Alexina Graham a plein de raisons de se faire remarquer, mais une seule la rend inévitable : ses cheveux couleur de l’enfer qui, à l’âge où l’on chassait encore les sorcières, l’auraient destinée aux flammes. Alexina est certes un sortilège fait femme, mais l’unique bûcher qui la menace aujourd’hui est celui des vanités. Les plus grandes marques s’arrachent la top britannique. Burberry, Balmain, Etam, L’Oréal, Victoria’s Secret… Sur cette planète mode ultra-formatée, qui voit tout en blond ou en brun, la rouquine a prouvé qu’il y avait de la place pour d’autres nuances. Ce n’est pas rien. Sa crinière est devenue sa signature ; elle a longtemps été un calvaire. Adolescente, au temps où on la surnommait « Ginger » (qu’on peut traduire, en gros, par « Poil de carotte »), l’écolière avait coutume de se réfugier dans les toilettes entre deux cours pour fuir les moqueries. « J’étais très maigre, je n’avais pas de poitrine et je portais un appareil dentaire, énumère-t-elle. Je n’étais pas très populaire au collège… A l’époque, ma mère, une personne très forte, m’avait appris à ignorer les mauvaises langues. Cela m’a forgée. Aujourd’hui, je reçois beaucoup de messages de jeunes filles rousses ravies de voir l’une des leurs sur les podiums. Les roux sont encore énormément victimes de harcèlement scolaire ou de préjugés qui les mettent à l’écart. »

Plus déconneuse que poseuse, la jeune top a plu à Jean Paul Gaultier

Ce n’est pas un hasard si Jean Paul Gaultier , un des créateurs les plus fantasques de la mode, a été le premier à la faire défiler. Détonante, flamboyante, plus déconneuse que poseuse : la jeune top avait tout pour lui plaire. « Il n’a jamais cessé de me soutenir », confie-t-elle. Pourtant, tout ne s’est pas fait du jour au lendemain pour cette beauté venue de Grande-Bretagne. Selon les lois du déterminisme social, Alexina, originaire de Nottingham, avait plus de chance de se retrouver chef de rayon que reine des podiums. « Je viens d’un milieu très modeste. Mon beau-père est éboueur et ma mère tient une petite boutique. Nous ne vivions pas dans un endroit très chic. » Alexina grandit à mille années-lumière de l’univers de la mode. Quand d’autres rêvent de robes Dior ou d’ensembles Chanel, elle vise la blouse blanche, celle des sages-femmes, le métier qu’elle s’est choisi. Encore faut-il payer les études… Sa mère lui souffle la solution : en guise de job d’étudiant, pourquoi pas le mannequinat ? Elle-même y avait eu recours plus jeune. De ces quelques séances photo, elle garde un excellent souvenir. « Je me suis alors inscrite au concours Supermodel of the World, organisé par Ford Models. Une fois en finale, à New York, j’ai obtenu la troisième place. » Dans la foulée, Alexina signe avec la prestigieuse agence Elite et décroche un contrat chez Burberry. Avec son premier salaire, la rouquine paie ses factures ; avec le deuxième, elle s’offre un petit sac Chanel… Le boulot d’appoint se transforme en plan de carrière.

La première rousse à défiler pour Victoria's Secret

Alexina Graham met le feu à la planète mode

La débutante n’a pas les codes, ne vient pas du sérail mais porte cette ténacité que possèdent ceux à qui rien n’a jamais été donné. Trois années de suite, elle tente sa chance au casting du défilé Victoria’s Secret. « Après le dernier refus, j’ai décidé d’aller à la salle de sport tous les jours pendant un an. Au quatrième essai, j’ai été acceptée. » Elle sera la première rousse à défiler pour la célèbre marque de lingerie. Depuis, le mannequin s’est parfaitement adapté à sa nouvelle vie, entre shootings et défilés. Sans pour autant oublier ses racines. Installée à New York depuis quatre ans, elle retourne à Nottingham toutes les trois semaines pour retrouver ses proches. « Ma petite sœur de 19 ans vient d’avoir des jumeaux et je veux être une tante présente. » En octobre, elle embarquera toute sa famille pour huit jours de vacances au Portugal. Il n’y a pas de raison que le soleil ne brille que pour elle.

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Pur produit de sa génération, la Britannique détaille minutieusement son quotidien sur les réseaux sociaux, de ses séances de sport intensives à ses voyages aux quatre coins du monde. « Instagram est indispensable aujourd’hui, analyse-t-elle avec le sérieux d’un chef d’entreprise. Les clients potentiels ne veulent plus seulement voir votre book mais aussi votre personnalité. » Alors, Alexina se lâche. Et partage avec ses quelque 185 000 followers sa passion pour les chorégraphies improvisées et le playback d’hymnes de la pop, un talent qu’elle affirme avoir hérité de sa mère. Dans un milieu où l’apparence est reine, elle cultive un talent certain pour l’autodérision, sans craindre pour son image. L’avenir a pour elle un goût de promesses. « Avant, explique-t-elle, vieillir était un problème pour les tops. Mais, désormais, de plus en plus de filles continuent de travailler bien après leurs 30 ans. Pour le moment, je profite de l’instant présent. Je ne me suis jamais vraiment considérée comme un mannequin. Je suis juste Alexina Graham. » La belle rouquine n’exclut pas de s’essayer au cinéma. Elle ne s’est jamais imposé d’étiquette et toutes les portes lui semblent ouvertes… sauf celles des maternités. De cela, elle en est certaine. « J’aurais fait une sage-femme exécrable : je ne supporte pas la vue du sang ! » « Nobody is perfect ! »

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