Bordeaux : elle recycle des tissus de récupération en petites culottes tendance

08/08/2022 Par acomputer 556 Vues

Bordeaux : elle recycle des tissus de récupération en petites culottes tendance

Avec des motifs fleuris, panthère, ou encore vichy. Les petites culottes froncées de toutes les couleurs de « Minou Bonjour » s’alignent en rang d’oignons sur un portant. Baptisées Arlette, Simone ou encore Sophie, les créations uniques de Justine Clément-Chaperon ont un style bloomer des années 1960. « J’aime bien leur côté coquin, mais aussi un peu enfantin, comme dans les vieux films avec Brigitte Bardot », s’amuse la couturière.

Derrière sa voix douce et ses culottes dans le vent se cache un véritable engagement écologique et féministe. Toutes ses créations sont réalisées à partir de chutes de rouleaux de tissus. Elle s’inscrit ainsi dans la tendance de l’« upcycling », le fait d’offrir une seconde vie à des tissus destinés à la poubelle.

« Féministe et espiègle »

Seul le gousset, la partie du dessous de ses culottes, est neuf et certifié GOTS, un label qui garantie l’utilisation de fibres biologiques sans intrants dangereux dans leur fabrication et l’amélioration des conditions de travail dans la filière de récolte du coton.

« C’est en travaillant en tant que couturière pour plusieurs marques que je me suis rendu compte de la quantité de déchets textiles produite », souligne Justine Clément-Chaperon. La jeune femme de 27 ans s’est donc lancé le défi de les valoriser. De là, lui est venue l’idée de la culotte. « J’ai un tempérament féministe, espiègle. La culotte est le vêtement qui me semble faire le plus écho à cela, appuie-t-elle. Rien que l’expression « porter la culotte » véhicule un certain nombre de revendications féministes. »

En février 2019, Justine Clément-Chaperon lance donc « Minou Bonjour, la culotte qui t’invite à lever ta jupe ». Espiègle, donc, comme le logo de sa marque où l’on devine les gambettes d’une jeune fille, dont tout le haut du corps est caché par sa jupe qui s’envole vers le haut, comme Marilyn Monroe.

La découverte de la couture

Bordeaux : elle recycle des tissus de récupération en petites culottes tendance

Rien ne prédestinait pourtant Justine à devenir couturière. Au sortir de son baccalauréat, cette native d’Angoulême entame d’abord une licence d’arts appliqués à Bordeaux. « A ce moment-là, je me cherchais un peu. » Elle tente aussi un BTS en design. Sans conviction.

Un peu par hasard, elle s’essaie à la couture au sein de la Société philomathique de Bordeaux. « Et là, coup de poker, cela m’a immédiatement plu », s’enthousiasme Justine. Au bout de six mois de cours, sa formatrice l’inscrit sans la prévenir au concours des meilleurs apprentis de France. Elle devient médaille d’argent régionale de couture 2016.

Envie d’un slip en broderie ?

Justine travaille pour plusieurs créateurs, puis conceptualise son propre projet en intégrant la coopérative Coop’Alpha à Lormont. Elle fabrique aujourd’hui toutes ses créations dans un atelier, au, 36 rue du Faubourg-des-Arts avec L’Équipe costumes , qui rassemble six filles, quatre costumières, une artiste textile et elle.

Elle vient d’ouvrir sa boutique en ligne , mais elle est aussi présente dans la boutique Carré Mahaut, porte Cailhau. Prix de départ de la culotte : 28 euros. « J’essaie aussi d’aller là où l’on ne m’attend pas pour en vendre, dans les concerts par exemple. »

Prochaine étape : la fabrication de sous-vêtements pour homme. Elle imagine notamment un slip en broderie anglaise. C’est vrai ça, pourquoi les hommes n’auraient-ils le droit qu’au coton ?

Envie de tenter la couture récup' ?

AteliersL’association bordelaise Recup’R propose à ses adhérents de participer à des ateliers de couture récup’. On peut y réparer un vêtement ou fabriquer un sac à main en tissus. Pour ce faire, des machines à coudre et de l’outillage sont mis à disposition. Les plus expérimentés aident les débutants lors de ces ateliers, mais une animatrice est aussi présente. À l’approche du carnaval de Bègles, Recup’R propose une série d’ateliers couture participatifs. L’idée : préparer certains décors pour les festivités. Sessions : le 25 février, de 14 à 16 heures et de 16 à 18 heures, le 26 février de 14 à 16 h et de 16 h à 17 h 30, le 28 février de 14 à 16 h et de 16 h à 18 h 30, mais aussi le 10 mars de 14 à 20 h par créneau de deux heures, le 11 mars, de 14 à 16 h et de 16 h à 17 h 30 et le 13 mars de 14 à 16 h. Il faut s’inscrire sur le mail suivant : communication@slowfest.org.L’atelier de couture Popeline, situé au 103 rue Fondaudège, propose également des stages de couture sur demande. Gaël Ateliers Couture anime aussi des cours pour les adultes et les adolescents au magasin Passe-Temps, 121 cours d’Alsace-Lorraine, un mardi sur deux de 17h à 19h. Tarif : 30 euros.