J’aime ton odeur…

15/08/2022 Par acomputer 465 Vues

J’aime ton odeur…

Des perles de sueur excitantes

Cependant, il arrive que le fauve qui hiberne en nous se réveille sans complexes ! « Je déteste la transpiration, mais, au lit avec mon homme, ce qui me révulserait habituellement devient excitant », confie Fabienne, 45 ans. Ces perles de sueur odorantes révèlent au partenaire toute l’intensité du plaisir sexuel qu’il ressent. Elles traduisent le don de soi et contribuent à prolonger l’échange. « De son côté, il me dit que je suis la seule à “dégager” autant. Ça ne l’indispose pas, au contraire », poursuit Fabienne. Dans un climat de confiance, les relents déplaisants ne font plus barrage.

« Je n’ai jamais aimé embrasser à pleine bouche le matin, dit encore Michèle. Sauf mon mari. Ça n’était pas gênant car on avait l’habitude de dormir ensemble, de partager nos odeurs les plus intimes. » C’est aussi grâce à lui qu’elle peut affirmer : « Je ne déteste pas l’odeur douceâtre de mon sexe. » « Il sent la banane », lui a-t-il dit peu après leur mariage. Les hommes sensuels connaissent le pouvoir érogène de ce fruit défendu dont ils peuvent enfin recueillir le suc… Mais « le flux vaginal pourrait également avoir une fonction phéromonale », avance le psychobiologiste Gérard Brand (auteur de L’Olfaction, de la molécule au comportement, Solal, 2001).

J’aime ton odeur…

Si l’érotisme permet d’accepter l’odeur de l’autre, il ne gomme pas toujours ses propres complexes. Ainsi, Fabienne supporte elle aussi l’haleine matinale de son conjoint, mais file se laver les dents avant le premier baiser du jour. « C’est une espèce de politesse, de raffinement envers l’autre », explique-t-elle. Malgré le rôle excitant de la transpiration au sein de son couple, elle transporte des lingettes en permanence dans son sac à main, met du déodorant même si elle doit rester cloîtrée seule chez elle, se maquille et se parfume à l’hôpital ou juste avant d’accoucher. Un souci de perfection pour exister, se donner du corps… Ou, comme le pense Annick Le Guérer, un brouillage des pistes olfactives qui évite de provoquer chez autrui « une tentation de coït que sa personne ne désire pas ».