Le "wokefishing", cette technique de drague visant à se faire passer pour progressiste et féministe

10/05/2022 Par acomputer 612 Vues

Le "wokefishing", cette technique de drague visant à se faire passer pour progressiste et féministe

“Plus ça allait, plus il me faisait accepter des trucs. Et surtout il s’autoproclamait féministe, alors qu’il n’en avait rien à faire. Il utilisait le féminisme pour ce qui l’arrangeait (ici la libération des mœurs, demander des nudes, des pratiques sexuelles, etc.) sous couvert de ‘mais maintenant les femmes sont libres de le faire, c’est féministe de faire ça’.”

“Même avec ces propos, il était quand même très affectueux, il m’écrivait tous les jours, m’envoyait des fleurs, me complimentait, etc.”, explique Louise.

Cependant, le couple se disputait souvent, ce qui effrayait la jeune femme de 19 ans. “J’avais tellement peur qu’il me quitte et de ne jamais trouver quelqu’un qui me porte de l’intérêt aussi fort, alors je m’excusais tout le temps pour arranger les choses.”

Mais Louise finit par décider de se séparer de Jonathan.

L’allié parfait

“J’ai rencontré l’année dernière un mec plus âgé (31 alors que j’en avais 19) qui se disait féministe et, même plus, qui en avait l’air. Il était vraiment convaincant. Il m’a tout de suite parlé de Virginie Despentes, postait des collages féministes et antiviol sur son profil Instagram”, confie Clara*, 21 ans.

Mais ce n’était que la face émergée de l’iceberg, explique-t-elle. “Quand on parlait de ces sujets, il écoutait vraiment. C’était l’allié parfait.”

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Au fur et à mesure, la situation dégénère. La jeune femme témoigne d’abus graves. “Il semblait être deux personnes différentes, comme un pervers narcissique. Il montre une certaine facette de lui au reste du monde, mais derrière il faisait vivre un vrai cauchemar.”

Clara explique que ses propos se révélaient progressivement. “J’ai surtout été confrontée à sa misogynie qui n’était pas tout de suite flagrante, mais insidieuse, il essayait toujours de le cacher avec moi. Il m’appelait ‘poupée’ par exemple ou réduisait globalement la femme à un objet, autant dans ses actes que ses paroles.”

La jeune femme explique que Grégory* sait bien s’adapter à l’entourage qu’il fréquente. “Il se présente comme ‘woke’ pour gagner la confiance des gens et se faire aimer, mais, derrière, il manque de respect aux femmes, y compris sa mère.” Elle ajoute: “Il parle à tout le monde, car il aime l’attention, il joue le mec féministe, relaie la parole des femmes, mais derrière, s’il est un peu bourré, il devient vite jaloux, possessif et parfois violent.”

Après l’avoir quitté, Clara le mit devant le fait accompli.“Il m’a dit qu’il était sincèrement désolé, et qu’il ne se rendait pas compte. Avec le recul il faisait croire qu’il avait réalisé ses actes. Aujourd’hui, il continue de poster des stories et collages féministes.”

(*Les noms ont été modifiés)

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