Séjour controversé: Trudeau en vacances chez un homme lié aux Paradise Papers Une luxueuse villa

03/10/2022 Par acomputer 521 Vues

Séjour controversé: Trudeau en vacances chez un homme lié aux Paradise Papers Une luxueuse villa

La maison luxueuse que Justin Trudeau et sa famille ont occupée la semaine dernière en Colombie-Britannique appartient à une femme de Calgary, mariée à un homme d’affaires ayant été lié à des compagnies qui étaient établies dans un paradis fiscal, a découvert notre Bureau d’enquête.

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Cet homme d’affaires, James McRoberts, a aussi fondé une compagnie qui s’est inscrite en 2017 pour faire du lobbying procannabis auprès notamment du cabinet de Justin Trudeau.

Le nom de James McRoberts, mari de Merrin McRoberts (la propriétaire de la maison de Tofino), apparaît dans la liste des Paradise Papers, divulguée par le Consortium international des journalistes d’investigation en 2017.

Photo tirée du site de Sotheby’s InternationalLa demeure qui a accueilli les Trudeau en Colombie-Britannique offre un luxe et un confort sans pareil.

On y apprend qu’il a été actionnaire de deux compagnies, PayGea Limited et RX Payments Limited, incorporées à Malte à partir de 2005, un paradis fiscal de la Méditerranée. Les firmes se spécialisent dans les systèmes de paiement par internet.

L’homme qui dirigeait RX Payments, Nathan Jacobson, a été condamné en 2008 aux États-Unis pour complot pour blanchiment d’argent.

Précisons qu’il ne faut pas confondre les Paradise Papers avec les Pandora Papers qui, ceux-là, ont été divulgués cette semaine par le Consortium, et qui dévoilent aussi une liste d’individus et de compagnies impliqués dans des activités d’évasion fiscale.

Vacances controversées

Photo REUTERSJustin Trudeau a admis mercredi qu’il avait commis une erreur en séjournant à Tofino la semaine dernière.

Séjour controversé: Trudeau en vacances chez un homme lié aux Paradise Papers Une luxueuse villa

Le premier ministre Trudeau a fait l’objet de virulentes critiques depuis la semaine dernière, parce qu’il a préféré passer des vacances en famille dans une maison cossue de Tofino, plutôt que de participer aux activités de la toute première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, consacrée aux Autochtones.

Mercredi, en conférence de presse, il a reconnu qu’il avait commis une erreur en séjournant dans cette villa.

Nichée sur le bord du Pacifique, la maison aménagée avec goût est actuellement en vente au coût de 18,7 millions $. Dans les documents de vente, Mme McRoberts est identifiée comme étant une femme d’affaires de Calgary.

Photo tirée du site de Sotherby's International

Déménagés à Londres

D’après nos recherches, elle habite Londres depuis le début de 2020 avec son mari, James. Le couple est très discret sur internet. La seule photo que nous avons pu trouver de M. McRoberts est celle de son passage en commission parlementaire à Québec, en 2017, alors qu’il était venu mousser une plateforme de paiement en ligne pour le cannabis.

M. McRoberts est un homme d’affaires qui a été très actif au Canada. Il a été impliqué dans le lancement de compagnies liées à des systèmes de vente en ligne.

Appelé à réagir, le bureau de M. Trudeau a fini par confirmer que le premier ministre avait payé pour son séjour et celui de sa famille dans la maison de Tofino, après que notre Bureau d’enquête a insisté pour obtenir l’information. Toutefois, il a été impossible d’obtenir la somme déboursée par M. Trudeau. Le séjour a néanmoins été approuvé par le commissaire fédéral à l’éthique.

Le bureau du premier ministre n’a pas voulu faire de commentaires sur le fait que le mari de Mme McRoberts apparaisse dans les Paradise Papers.

– Avec la collaboration de Marie Christine Trottier

Qui est James McRoberts

Photo tirée du site de l’Assemblée nationale du QuébecJames McRoberts, lors de son passage en commission parlementaire à Québec, en 2017.Photo tirée du site de Sotheby’s InternationalLa demeure qui a accueilli les Trudeau en Colombie-Britannique offre un luxe et un confort sans pareil.

Paiement pour activités controversées

Des entreprises reliées à James McRoberts ont servi à offrir des services de paiement pour des activités controversées auxquelles ne veulent pas s’associer les grosses plateformes de paiement sur internet.

Selon un jugement de la Cour supérieure du Québec daté de 2010, Paygea aurait notamment été utilisée par deux Montréalais pour effectuer la vente en ligne de « produits fabriqués en Chine, notamment des copies de séries télévisées sur DVD, des vêtements griffés ou des copies de montres de marques réputées ».

Dans ce jugement, les deux Montréalais ont été forcés de payer plus d’un million $ à Paygea parce que les produits vendus n’ont pas été livrés.

Des clients auraient utilisé leur carte de crédit pour les acheter. L’argent aurait été versé par Visa ou MasterCard à Paygea, qui l’aurait ensuite transféré aux firmes des deux Montréalais.

Comme la marchandise n’a pas été livrée, Paygea a dû assumer le coût du remboursement.

Dans une procédure aux États-Unis en 2012, Paygea apparaît aussi comme facilitateur de paiements pour une firme reliée au propriétaire de Brazzers, un site internet pornographique.

Selon le journal financier israélien Globes, Paygea aurait quitté Israël en 2012, après avoir laissé des dettes de plusieurs centaines de milliers de dollars auprès de fournisseurs.

Un ex-cadre de l’entreprise, Shlomi Levy, est cité dans l’article en disant que la firme permettait des paiements à des sites de soft porn.

Médicaments illégaux

Dans le cas de RX Payments, les autorités américaines ont allégué, dans une poursuite en 2006, que la firme aurait servi à effectuer des paiements reliés à la vente illégale de médicaments de prescription en ligne.

Le président de RX Payments de l’époque, Nathan Jacobson, a admis avoir comploté pour faire du blanchiment d’argent et a plaidé coupable à un chef d’accusation dans cette affaire.

Nathan Jacobson, qui apparaît dans les Paradise Papers comme représentant légal de Paygea et de RX Payments, a par la suite poursuivi son avocat au civil en disant avoir été mal représenté.

Les Paradise Papers en bref


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