FIER Caleçons : Honorer les corps masculins FIER Caleçons Insérer/modifier un lien

03/02/2023 Par acomputer 388 Vues

FIER Caleçons : Honorer les corps masculins FIER Caleçons Insérer/modifier un lien

Par Léa Villalba

Au détour d’une conversation, Adam Mongrain, Raphael Desmaison et Maryse Lebeau s’interrogent sur les corps masculins et les sous-vêtements. C’est alors qu’ils s’imaginent leur caleçon idéal, à la fois beau, fait localement et confortable. Un an après, les trois jeunes entrepreneurs lancent publiquement FIER, leur marque de caleçons québécois écoresponsable. Rencontre avec l’un des cofondateurs, Adam Mongrain.FIER Caleçons : Honorer les corps masculins FIER Caleçons Insérer/modifier un lien FIER Caleçons : Honorer les corps masculins FIER Caleçons Insérer/modifier un lien

«Les corps des hommes lambda, particulièrement hétérosexuels, sont rarement présentés comme des objets de plaisir», exprime Adam Mongrain lors d’une conversation avec sa conjointe Maryse Lebeau et leur ami commun Raphael Desmaison. C’est à partir de cette réflexion que les trois compères ont commencé à imaginer un sous-vêtement «parfait» et petit à petit à élaborer leur propre marque. «À force d’en parler, quelques dizaines d’heures, on s’est dit qu’il fallait que l’on construise notre compagnie et qu’on se lance. Ça avait l’air de trop nous préoccuper pour ne rien faire!» se souvient-il, amusé.

À l’automne 2020, malgré la pandémie, Raphaël, Maryse et Adam décident donc d’enregistrer leur compagnie et de commencer les démarches pour créer leur propre caleçon. «Malgré la pandémie, on a réussi à garder une grande rigueur dans notre travail et on se rencontre, virtuellement ou non, deux fois par semaine. En un an et demi, on a accompli plus d’une centaine de tâches», poursuit le jeune entrepreneur de 34 ans. Les trois amis ont appris le métier d’entrepreneur au fil du temps, avec de la patience, de la créativité et beaucoup «de curiosité et de désir que ça se passe». «On ne vient pas du tout du monde de la mode, on a énormément travaillé pour tout ça», ajoute-t-il.

À la suite de la mise en place de leur compagnie est venu le temps de l’étude de marché concernant les sous-vêtements masculins au Québec. «On a constaté qu’il y a vraiment deux catégories: les sous-vêtements qui visent une clientèle homosexuelle et qui sont confortables, sophistiqués, bien coupés et intéressants, ou les sous-vêtements en grande surface, moins sophistiqué, plus basique», détaille Adam. En plus de l’aspect esthétique, ils vérifient aussi la provenance des tissus et la fabrication des caleçons et finalement, beaucoup designent leurs produits au Québec, mais s’approvisionnent et/ou fabriquent outre-mer, notamment en Chine.

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«C’était dans nos valeurs de base que le produit soit fait le plus possible localement. On ne veut pas encourager le cheap labour», explique-t-il. Pour répondre à leurs critères, les trois entrepreneurs ont alors déniché des matériaux fabriqués à Montréal, une designer de la métropole aussi ainsi que des entreprises responsables pour leurs tissus. «La fibre MicroModal vient d’Autriche, mais ils entretiennent des forêts circulaires. Pour la fibre synthétique, on l’importe des États-Unis. Elle est faite à partir de bouteilles recyclées», se ravit Adam.

Inclure tous les hommes

Pour répondre aux besoins des Québécois, FIER a effectué un sondage auprès de 200 répondants. «76% des sondés ont mis le confort comme première qualité recherchée dans un caleçon. Ensuite, le prix, le look puis le fait que ce soit local», détaille Adam. Une fois la matière «idéale» créée avec de la douceur et de l’élasticité, la coupe a aussi été un enjeu à ne pas négliger. «On voulait une coupe flatteuse sur plusieurs corps, avec les coutures au bon endroit pour que les gens se sentent fiers de présenter leur corps dans notre caleçon», poursuit-il.

Pour l’instant, FIER Caleçons propose deux coupes, une plus longue et une plus courte. Cependant, l’entreprise compte bien varier ses modèles, notamment en jouant sur les traitements finaux au niveau de la fourche ou encore des fesses, afin d’inclure une plus grande diversité d’hommes. «Qu’est-ce que ça veut dire une marque inclusive? C’est vrai qu’il nous reste du chemin à faire, mais on fait de notre mieux. On essaye vraiment de mettre en valeur des corps normaux et différents pour participer à l’établissement d’une masculinité inclusive. On souhaite aussi offrir des produits pour les différentes identités de genre, offrir des tailles pour vraiment tout le monde aussi. Notre but, c’est que toutes les personnes qui se sentent hommes, quels que soient leur physique et leur taille, puissent avoir des caleçons qui leur font bien», argumente-t-il.

En plus des coupes diverses, Adam, Raphaël et Maryse souhaitent aussi développer une esthétique variée, notamment en jouant sur les motifs présents sur les caleçons. Pour l’instant, on retrouve quatre modèles dont deux avec des dessins, inspirés par la nature et les oiseaux. «Notre logo est une cigogne alors on a voulu rester dans la thématique, explique Adam. Plus tard, on espère développer différentes couleurs et motifs pour plaire à un vaste public».

Un lancement réussi

Annoncé publiquement le 13 septembre dernier, FIER Caleçon a mis en place une campagne de sociofinancement à la fois pour se faire connaître, mais aussi pour garantir une première grande production de ses sous-vêtements. En 45 jours, leur objectif de 10 000$ a été atteint. «On a eu une très belle réponse de la part du public, on est vraiment super heureux. On compte au moins 200 préventes de nos caleçons, on est contents», se réjouit Adam. Le coût d’un caleçon est actuellement de 45$ et inclut les taxes et les frais de port. Lorsque leur site internet sera prêt, les clients pourront acheter un caleçon pour 30$. «C’est un prix qu’on trouve raisonnable pour la qualité qu’on offre, et ça nous permet de vivre petit à petit de notre entreprise», ajoute-t-il.

Pour la suite de l’aventure, Adam, Maryse et Raphaël souhaitent donc développer un site internet qu’ils espèrent dévoiler l’hiver prochain. Par la suite, les jeunes entrepreneurs aimeraient viser un marché plus large et intéresser une clientèle masculine anglophone et francophone à travers le pays.

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