Messieurs, ce que vos chaussettes disent de vous - Madame Figaro Icon / Brand / F Plume Fermer le panneau Ouvrir le panneau Icon / Brand / F Plume
Elles sont si discrètes, entre le pantalon et les chaussures, qu’on serait tenté de leur accorder peu d’importance. Grave erreur ! C’est justement parce qu’elles sont un détail que vos chaussettes révèlent votre sens de l’exigence… ou votre négligence. « Un homme tiré à quatre épingles mais dont les chaussettes sont mal choisies, flottent ou tombent sur la cheville, donnera l’impression de miser sur ce qui est très voyant et de faire preuve de relâchement sur le reste, explique Kristof Bruand, conseiller en image. Si ses chaussettes sont usées, mal assorties, boulochées, on peut se demander ce qu’il en est par exemple de ses sous-vêtements ! »Jacques Tiberghien, cofondateur de Mes chaussettes rouges, une boutique née sur le web avant d’avoir pignon sur rue à Paris, va plus loin. Selon lui, le choix des chaussettes révèle aussi l’inventivité de celui qui les porte : « on peut être tenté de ne choisir par défaut que des chaussettes noires, mais c’est une facilité décevante, sans recherche. On se dit que la personne ne prend pas beaucoup de risque, ne se pose pas beaucoup de questions ! »Vous voilà prévenus : vous avez tout intérêt à passer un peu plus de temps à choisir vos chaussettes avant de les acheter et de les enfiler. Une réflexion encore assez nouvelle en France, contrairement à la Grande-Bretagne ou à l’Italie, où il existe une vraie culture de la chaussette comme vêtement à part entière. Mais avec la mode de l’ourlet de pantalon qui remonte très haut, y compris pour les costumes, les Français vont devoir réviser d’urgence leurs connaissances en la matière.
Le tiroir à chaussettes idéalVoir le diaporama13 photosRègle de base pour avoir fière allure en costume, ou même avec un chino dans des ambiances de travail plus décontractées : jamais de mollet apparent entre la chaussette et le pantalon. Et ceci dans toutes les positions que la vie peut exiger de vous. C’est la raison pour laquelle Jacques Tiberghien vend presque exclusivement des mi-bas dans sa boutique, c’est-à-dire des chaussettes qui ne s’arrêtent pas à mi-mollet, mais enveloppent tout le galbe jusqu’au-dessous du genou.Question d’élégance, mais aussi question de gravité : « lorsqu’elles ne montent pas plus haut que la moitié du mollet, les chaussettes forment comme un entonnoir, et tombent en tire-bouchon beaucoup plus fréquemment. »Il est donc grand temps d’opter pour cette longueur, qui vous évitera d’avoir à remonter vos chaussettes tous les quarts d’heure. Le mi-bas est d’ailleurs un standard dans le vestiaire des Italiens, qui auraient tendance à considérer nos socquettes à la française comme d’inexcusables fautes de goût. « Les chaussettes de luxe chez nos voisins transalpins sont à 80% des mi-bas, les courtes ne représentent qu’environ 20% du marché. C’est à peu près tout le contraire en France », regrette le chaussetier parisien.
Métiers stricts, casual ou créatifs
Vient ensuite la question cruciale : quelle couleur choisir ? Habituellement on assortit la couleur des chaussettes avec celle du pantalon, ou celle des chaussures. C’est d’autant plus le cas dans les métiers très traditionnels, comme la banque ou l’assurance, où l’on respecte religieusement une règle supplémentaire : jamais une couleur de chaussettes plus claire que celle du pantalon. Ce qui conduit souvent à se réfugier sur le noir. « En choisissant cette couleur, on est sûr de ne pas se tromper, d’être impeccable, mais c’est un choix un peu ennuyeux. Le bleu marine et le gris restent des valeurs sures lorsqu’on porte des costumes dans ces tons. Elles permettent de contourner l’aspect trop dur et facile du noir, conseille encore Jacques Tiberghien. Et il est possible d’oser un peu d’excentricité en jouant sur les textures, comme la grenadine. » La grenadine, c’est le nom sucré qui désigne une maille en fins nids d’abeille, à assortir par exemple à une cravate de même aspect.
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— dr ashish shetty Mon Aug 22 10:42:38 +0000 2016
Dans les métiers où l'on prône moins l'austérité, on peut faire preuve de plus de créativité. « On peut essayer de jouer sur le contraste en faisant un rappel à la couleur de sa cravate, de sa passementerie, éventuellement de sa chemise. On peut également oser les carreaux ou le vichy. Attention toutefois à ne pas multiplier les couleurs! » Une autre option consiste à choisir une paire qui mixe à la fois la couleur du pantalon et celle des chaussures, grâce des motifs discrets. « Des faux-unis, des petits chevrons ou des pieds de poule, un motif caviar, des pois permettent de faire ces rappels discrets, de même que les côtes contrastées, qui associent deux tons» recommande Jacques Tiberghien. Dans le même esprit de « chaussettes trait d’union » on peut tenter les teintes aubergine ou bordeaux lorsque l’on porte un pantalon bleu et des chaussures marrons, que ce soit en version costume ou en version casual. Quant aux chaussettes rouges, popularisées par Edouard Balladur et François Fillon qui ne juraient que par elles, elles permettent de casser la monotonie d’une tenue un peu trop sage, en affirmant son caractère et une certaine fantaisie.
Et si l’on travaille dans des milieux plus créatifs, la variété des couleurs possibles est infinie et permet tous les accords, du vert pomme au jaune poussin. D’autant que la mode actuelle pour les pantalons feu de plancher (dont l’ourlet arrive à la cheville), donne de la visibilité à ces audaces. « On évite toutefois les chaussettes avec des motifs qui ne soient pas géométriques, rappelle Kristof Bruand. On peut oser les pois, mais on laisse les Mickey au tiroir. On proscrit aussi absolument la chaussette blanche, qui reste réservée au sport». A part cela, toutes les teintes et textures sont possibles.
Le choix des matières
Côté matières, le coton reste la fibre la plus conseillée, notamment dans sa version fil d’Écosse, pour son rendu très net et ses couleurs plus franches. Légères et fines, ces chaussettes sont d’ailleurs recommandées à ceux qui veulent franchir le cap du format mi-bas pour la première fois. D’une manière générale, il vaut mieux privilégier les matières naturelles, qui permettent de mieux absorber la transpiration, et donc de limiter les odeurs. « Si l’on est concerné par ce genre de problème, il faut bannir les chaussettes qui contiennent du nylon, recommande Jacques Tiberghien ». La fibre naturelle peut aussi être le lin, en été, ou la laine en hiver. Il existe même des chaussettes en cachemire, nec plus ultra en matière de chic, mais qui demandent un entretien minutieux si l’on veut éviter qu'elles ne s'abîment rapidement.
Reste les cas où l'on se doit de laisser ses chaussettes au tiroir : lorsque l’on porte un short ou un bermuda, hors contexte sportif. Sauf si l’on veut ressembler à son fils skateur. La tendance est aussi à oser le « sans chaussettes » dans des richelieus, derbys ou autres mocassins. Mais attention ! Chaussette invisible ne veut pas dire absence de chaussettes ! Dans tous les cas, on n’oublie pas d’enfiler une paire de ces mini-socquettes qui enveloppent juste la plante du pied. Oui, c'est moche, c'est pour cela qu'elles sont dites invisibles et qu'elles doivent le rester. Mais elles éviteront bien des problèmes de transpirations et d’odeurs : rebelle, oui, kamikaze, non !
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