A New York, en pleine pandémie de Covid-19, la Cinquième Avenue rêve des Années folles

12/12/2022 Par acomputer 397 Vues

A New York, en pleine pandémie de Covid-19, la Cinquième Avenue rêve des Années folles

Il ne suffit pas de prendre rendez-vous : il faut aussi faire contrôler sa température et faire la queue. En attendant, un vendeur demande aux clients s’ils ont déjà jeté leur dévolu sur un modèle en particulier. Malheur à celui ou celle qui répondra par la négative, l’impression de gêner sera immédiate. Et, une fois à l’intérieur du magasin, la déception guette parfois : tous les modèles ne sont pas en stock. Apple vantait depuis des années l’« expérience » dans ses Apple Store. Par temps de pandémie de Covid-19, sur la Cinquième Avenue aux portes de Central Park, l’« expérience » est désastreuse.A New York, en pleine pandémie de Covid-19, la Cinquième Avenue rêve des Années folles A New York, en pleine pandémie de Covid-19, la Cinquième Avenue rêve des Années folles

En ce début janvier, la prestigieuse avenue new-yorkaise n’est que l’ombre d’elle-même. Le magasin Tiffany, tout juste racheté par Bernard Arnault, est en travaux, prolongés jusqu’en 2022, et accueille le client dans des locaux provisoires. Il faut toujours s’armer d’un peu de courage pour se rendre chez Gucci, propriété de Kering, qui a le malheur d’être situé en bas de la Trump Tower, toujours gardée par la police en cette fin de règne présidentiel.

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Les vendeurs de Nike ou du bijoutier Bulgari accueillent à bras ouverts les rares clients dans leurs pas-de-porte modernisés, tandis qu’un ouvrier s’affaire à coller des affiches sur un magasin Victoria’s Secret ayant manifestement fermé ses portes définitivement. Faute de touristes et d’hommes d’affaires, le prestigieux Plaza Hotel et les restaurants alentours sont fermés et les avenues bien désertes.

Des maux préexistants

A New York, en pleine pandémie de Covid-19, la Cinquième Avenue rêve des Années folles

Alors le Covid-19 aura-t-il raison de ce rendez-vous mythique, situé à l’intersection de la Cinquième Avenue et de la 57e Rue, là où se rejoignent le quartier des affaires (Midtown) et le quartier résidentiel chic de l’Upper East Side ?

Non, répondent en cœur les spécialistes du secteur, même si la crise est sévère. « Après le Covid, les gens voudront revenir à New York et à New York sur la Cinquième Avenue, car c’est là que cela se passe. La Cinquième Avenue, c’est la porte d’entrée du rêve américain », note le français Jérôme Barth, président de l’association Fifth Avenue, avec ses centaines d’Américains qui font leur demande en mariage avec leur bague de fiançailles tout juste achetée chez Tiffany.

« Il est impossible que l’expérience de New York disparaisse. On a déjà entendu ce discours il y a dix ou quinze ans lors de l’émergence de Dubaï : c’était la nouvelle Mecque, la nouvelle avant-garde de l’art et du luxe, “oubliez Paris et New York”. Cela n’est jamais arrivé, car Dubaï était une entreprise purement commerciale et n’avait pas cette culture qui exige cette liberté d’esprit de mouvement et d’intégration qu’offre New York à tout le monde », assure Thomai Serdari, professeure spécialiste du luxe à New York University.

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