Lot. Alain Vauzou, un scientifique, qui opte pour le commerce ambulant, entre Lot et Dordogne

22/05/2022 Par acomputer 555 Vues

Lot. Alain Vauzou, un scientifique, qui opte pour le commerce ambulant, entre Lot et Dordogne

Par Jean-Claude Bonnemère Publié le Actu Lot Voir mon actu

A l’issue de ses études supérieures, Alain Vauzou aurait pu embrasser une carrière scientifique… au lieu de quoi, il a opté pour s’installer au pays qui l’a vu naître, pour pratiquer la vente de vêtements à domicile, qu’il pratique entre Lot et Dordogne. Originaire des Quatre-Routes-du-Lot, Alain Vauzou s’est expatrié à Toulouse après son bac, pour suivre des études en électronique, à l’université Paul Sabatier. Il décroche une maîtrise en électronique-électrotechnique-automatique et dans la foulée effectue son Service national dans l’armée de terre. Il est affecté à Agen, dans le service des transmissions. Puis, il renoue avec l’Enseignement supérieur et reprend ses études scientifiques à Limoges, cette fois-ci dans le domaine de la communication – optique et micro-ondes. Il se spécialise dans la fibre optique et les hyperfréquences. Puis, contre toute attente au regard de ce brillant cursus, il change d’orientation et retourne à Toulouse où il se lance dans la vente.– « Je ne voulais pas être enfermé entre quatre murs ; je recherchais avant tout une certaine liberté de mouvement » déclare Alain Vauzou. Il travaille successivement dans l’électronique, la publicité et l’immobilier.– « En 1991 j’ai opté pour un retour au pays ; la vie en ville ne me convenait pas ! » précise-t-il. Alain Vauzou retrouve les Quatre-Routes-du-Lot ! Et en 1992 il fait son entrée dans la célèbre « Maison Vauzou », créée par son grand-père, dans les années 30. Cette enseigne qui a habillé toute la population du nord du Lot et au-delà, durant plusieurs décennies, met un point final à son activité durant l’été 2014. Alain Vauzou, ne baisse pas les bras, pour autant ! Il postule auprès de l’enseigne « Class’e Mode », spécialisée dans la vente de vêtements à domicile. Il est embauché du jour au lendemain. Un sacré challenge pour cet homme de 53 ans, pour qui commence une nouvelle aventure professionnelle.– « Je partais totalement dans l’inconnu, même si l’idée d’aller à la rencontre des gens me plaisait ! » souligne-t-il.

Actu : Qu’est-ce qui vous intéresse, dans ce métier ?

Lot. Alain Vauzou, un scientifique, qui opte pour le commerce ambulant, entre Lot et Dordogne

Alain Vauzou : Alain Vauzou : En premier c’est le contact humain et l’idée aussi de rendre service aux gens. C’est un métier de confiance ! Cela fait 28 ans que je retrouve des clients plusieurs fois par an !

Comment le caractérisez-vous ce métier ?

A. V.: Je pratique le porte à porte, mais je précise que les ventes se font au camion. C’est l’activité que je mène tout au long de mes journées, au quotidien et par tous les temps !« Je pratique le porte à porte, à l’ancienne, comme les hommes politiques ! »

Comment procédez-vous ?

A. V.: Par rapport à la zone géographique qui m’est dévolue, j’ai établi 50 tournées, à raison d’une par jour, du lundi au vendredi. Ceci me conduit à retrouver mes clients tous les deux mois en moyenne. Lors de mes déplacements, je m’arrête en premier chez les clients que je connais et par la même occasion, j’en prospecte de nouveaux. Je fais les deux en même temps ! Je pratique le porte à porte, à l’ancienne, comme les hommes politiques ! Je pratique ce que l’on appelle : la vente en « laissé sur place » (LSP). C’est la même chose que pour le boulanger qui vend son pain à domicile.

Quelle est votre territoire d’intervention et quelle distance parcourez-vous en moyenne à chaque tournée ?

A. V.: J’interviens sur la moitié nord du Lot et sur la Dordogne, jusqu’à Sarlat. Je parcours en moyenne 140 km / jour.

Combien de clients servez-vous environ tous les jours ?

A. V.: Même les chiffres varient d’un jour à l’autre, en moyenne, je rencontre une dizaine de clients tous les jours. Mais pour compter une dizaine de ventes, il faut rencontrer une bonne cinquantaine de personnes !

Quel est le profil de votre clientèle ?

A. V.: Je sers des personnes à travers toutes générations, de la trentaine jusqu’au centenaire ! J’interviens tant en campagne qu’en ville, comme à Souillac, Gramat, Saint-Céré, Lacapelle-Marival…« Tous nos produits sont de fabrication française ou européenne »

Quel type de vêtement vendez-vous ?

A. V.: Du prêt-à-porter, pour femmes et hommes, des vêtements de travail, des sous-vêtements, du linge de maison… Mais aussi sur commande, je livre des matelas et des sommiers, des fauteuils de relaxation. Je propose également tout une gamme de produits d’entretien écologiques (label Ecocert) pour la maison, depuis la lessive jusqu’au savon noir, en passant par le liquide vaisselle, les produits détachants, les assouplissants… Je vends aussi des galettes de chaises, des ceintures, parapluies, casquettes, bérets, sans oublier des chemises longues, à l’ancienne !

Comment êtes-vous approvisionné ?

A. V.: Le stock de mon camion est géré par informatique, de la même manière qu’un magasin et les réapprovisionnements se font toutes les semaines. En plus des produits référencés, je reçois des nouveautés chaque semaine ! Je précise que tous nos produits sont de fabrication française ou européenne et nous mettons un point d’honneur sur la qualité !

Comment expliquez-vous la fidélité de votre clientèle, à l’heure où les commandes se multiplient sur internet ?

A. V.: La grande fidélité de ma clientèle tient pour partie à la qualité des produits et peut-être aussi à la confiance qu’inspire le vendeur !

Qu’est-ce que vous redoutez le plus dans votre métier ?

A. V.: Le chien ! Je me suis fait mordre six fois par des chiens !

Vous avez quelques anecdotes ; des clients célèbres ?

A. V.: Vous savez j’ai affaire à toutes sortes de personnes. Sur la liste de mes clients, on peut retrouver Edmond Massaud, Philippe Pivaudran, des généraux en retraite, des enseignants, des banquiers, des élus locaux, des conseillers généraux et même des prêtres !

(*) L’enseigne Class’e Mode est basée au nord de Lyon, à Chevroux dans l’Ain ; elle compte 42 vendeurs itinérants à travers la France.

Les ventes à la hausse depuis le covid

Pour Alain Vauzou, la période du covid-19 est synonyme de hausse des ventes. Celles-ci ont grimpé de l’ordre de 13 % au cours des mois de mai, juin, juillet et août. « Bien sûr j’interviens avec le port du masque et en observant les gestes barrières et je désinfecte le plan de travail après le passage de chaque client.

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