Fashion Week de Paris – Le meilleur de l’homme

17/02/2023 Par acomputer 376 Vues

Fashion Week de Paris – Le meilleur de l’homme

Paris a dévoilé ses collections homme de l’automne/hiver 2022. Début des festivités avec Études, Ami, Louis Vuitton, Dior, Courrèges, Leowe, Hermes et Kenzo.

Par Vicky Chahine
Publié le - Modifié le
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Après Milan, c'est au tour de Paris de célébrer les collections masculines de l'automne/hiver 2022. Si ce n'est pas les calendriers denses ni les invités polyglottes de l'époque pré-Covid, la capitale montre son désir de renouer avec le monde d'avant la pandémie. Un ballet de célébrités, des photographes de street style dans les rues et des défilés physiques pour les grandes maisons (17 sur les 76 marques inscrites au calendrier officiel), ça, c'est Paris.Fashion Week de Paris – Le meilleur de l’homme Fashion Week de Paris – Le meilleur de l’homme

Le bol d'air frais d'Études

C'est l'une des marques masculines qui sent l'air du temps, qui réussit à traduire les aspirations d'une époque et les questionnements actuels sur le vestiaire. Porté par le trio formé par Aurélien Arbet, Jérémie Egry et José Lamali, la maison française fête cette saison ses dix ans de création. Et poursuit son jeu de volumes et de matières, son exploration du confort de vêtements fonctionnels tout en y insufflant une approche couture. Rien d'anodin à ce que la figure du peintre Jean-Michel Basquiat ait inspiré cette saison. Cette signature qui s'affine depuis une décennie, les trois fondateurs la développent désormais aussi pour la marque historique Aigle. Un bon match, comme on dit.

La fluidité des genres chez AMI

Que ce soit sur le podium ou dans la salle, ils étaient nombreux les amis d'Alexandre Mattiussi pour marquer le lancement de cette ambitieuse collection automne/hiver 2022. Le thème : la vie parisienne avec en guise d'invitation, une carte Orange et des portiques du métro faisant office de portes d'entrée. Dans le palais Brongniart, Carla Bruni et Catherine Deneuve, l'acteur Pierre Niney et le chanteur Eddy de Pretto prenaient la pose. Sur le podium, les comédiennes Isabelle Adjani et Laetitia Casta, l'influenceuse Emily Ratajkowski et l'acteur Ben Attal faisaient découvrir un vestiaire fusionnant avec goût les codes, dégenrant avec esprit le léopard, les rayures banquiers ou encore le velours dévoré. Sans exubérance aucune, avec un certain sens de l'époque et du portable. Alexandre Mattiussi ne crée pas dans sa tour d'ivoire, mais en regardant les autres vivre, et cela se voit.

L'émouvant hommage de Louis Vuitton

En novembre dernier, la disparition prématurée de Virgil Abloh des suites d'un cancer avait choqué le monde de la mode qui avait alors rendu hommage à la créativité hors pair, à l'interprétation de l'air du temps, à la façon de casser les codes, à la modernité du regard de celui qui chapeautait les collections masculines de Louis Vuitton et de sa marque Off White. Après un premier défilé hommage à Miami deux jours après sa mort, le maroquinier français vient de présenter au Carreau du Temple « Louis Dreamhouse », le huitième et ultime opus du créateur décédé à seulement 41 ans. Dans un décor bleu ciel à la poésie onirique servie par une musique du brillant Tyler The Creator jouée par un orchestre, des capes urbaines façon patchwork, des silhouettes à motifs façon broderie au point de croix, des costumes en satin, des casquettes bonnet d'âne, une jupe en tulle à volants portée avec un bombers… Tout un vocabulaire stylistique dont la richesse montre l'étendue des influences de Virgil Abloh, mais surtout tout ce qu'il avait encore à explorer. Son remplacement ne sera pas chose aisée.

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Le séduisant pragmatisme de Courrèges

Depuis son arrivée en 2020, Nicolas de Felice affine saison après saison sa vision de la maison historique dont il a pris en charge la direction artistique. Plutôt que de multiplier des propositions pour en tester le potentiel commercial, le créateur affirme et réaffirme les bases de son vocabulaire stylistique. Il a réussi à puiser dans les fondamentaux d'André Courrèges qu'il a épurés pour les faire entrer dans la modernité. Le fameux blouson en vinyle, actuel best-seller de la marque, en est un parfait exemple. Pour l'automne/hiver 2022, il a repris ses formes minimalistes, comme les cols roulés, les jupes, les casquettes discrètement siglées, déclinées en palette monochrome (noir, blanc, vert bouteille…) et en version féminine ou masculine. Une urbanité ultradésirable dont le repositionnement de prix plus accessible devrait finir de séduire la nouvelle génération.

Le dialogue créatif de Dior

Après avoir posé les bases de sa proposition stylistique pour la maison Dior, Kim Jones entame cette saison un dialogue avec le fondateur de la maison dont il dirige les collections masculines depuis 2018. Dans une grande boîte au gris maison construite place de la Concorde, les invités prenaient place devant une reconstitution du pont Alexandre-III, ses sculptures, ses lampadaires avec un panorama d'un jour qui se lève sur Paris. Sur la bande-son, la voix de Christian Dior évoque les principes d'architecture, le sens des tissus et leur « obéissance à l'apesanteur ». Kim Jones a justement joué avec les proportions pour dessiner les volumes de ces silhouettes masculines. En bas, de la fluidité avec des joggings en cachemire et des sandales en collaboration avec Birkenstock ; en haut, des manteaux matelassés façon cannage, une réinterprétation de la mythique veste Bar, des motifs fleuris brodés, le tout dans des tonalités allant du gris au bleu ciel comme un écho aux couleurs de l'aube.

La créativité de Loewe

L'automne dernier, le défilé féminin de la marque espagnole avait surpris, dérouté, enchanté un public encore sous perfusion de comfort wear. Le brillant directeur artistique Jonathan Anderson, à l'esthétique aussi cérébrale que pragmatique, avait entamé une réflexion sur les volumes avec des protubérances poétiques et des découpes inattendues, saupoudré d'un humour qui manque souvent à la mode. Pour cette collection automnale masculine, il a tourné autour des mêmes problématiques en gardant son esprit britannique pince-sans-rire, imaginant des imprimés corps humain, des découpes en formes de cœur laissant apparaître un téton, des détails lumineux et des ceintures à message (Smile avec le nombril en guise de point sur le i). C'est intelligent, beau et désirable. Le tiercé gagnant, selon l'expression.

L'énergie d'Hermès

Dans son lieu de prédilection pour défiler, le Mobilier national, la directrice artistique Véronique Nichanian poursuit sans jamais lasser son exploration du vestiaire de l'homme Hermès. À chaque saison notamment, la très attendue palette chromatique dont la sélection est aussi minutieuse que le choix du nom des couleurs. Anthracite, désert, noir ou encore écru sont pour l'hiver prochain réveillées par un orange pop, un vert laitue et des bottines métallisées qui apportent de l'esprit à la silhouette. Les parkas en agneau bouclé, les manteaux en sergé, les costumes en veau glacé promettent de s'embellir avec l'usage. Cette patine qu'Hermes maîtrise comme personne fait justement écho aux tapisseries projetées sur de grands écrans accrochés aux murs. Tout au long du défilé, le metteur en scène Cyril Teste, ami de la maison, en estompe petit à petit les motifs pour les transformer en toiles abstraites dont ne restent visibles, pour le final, que les couleurs. Une jolie image.

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Le retour attendu de Kenzo

Depuis le départ du duo créatif d'Opening Ceremony, la marque avait un peu disparu des radars, tablant sur ses best-sellers, comme le motif du tigre au succès phénoménal. Dans le giron du groupe LVMH, Kenzo avait enfin nommé en 2021 un directeur artistique en la personne de Nigo. Peu connu du grand public, ce créateur japonais touche-à-tout, derrière notamment la marque de streetwear A Bathing Ape, est une icône de la pop culture. D'ailleurs, ses amis Pharrell Williams et Kanye West avaient fait le déplacement. Ils n'ont pas dû le regretter. Installés le long de la galerie Vivienne, un joli clin d'œil puisque c'est ici que Kenzo Takada a organisé son premier défilé en 1970, les invités ont pu découvrir cette première collection mixte. Du denim japonais en total look, le motif fleuri emblématique de la maison ressuscité par cet œil neuf et une nouvelle allure urbaine qui réussit parfaitement à fusionner les fondamentaux historiques et le nouveau propos. Un début très prometteur.
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