Pauline Bonaparte, l’indomptable sœur de Napoléon

27/02/2023 Par acomputer 641 Vues

Pauline Bonaparte, l’indomptable sœur de Napoléon

Selon Napoléon, sa sœur Pauline était « la plus belle femme de son temps » et « la meilleure des créatures vivantes ». Tout le menait à une telle conclusion. Sa beauté a été largement mise en avant par des artistes tels que le sculpteur Antonio Canova et les peintres Marie-Guillemine Benoist ou Robert Lefèvre. Sa volonté d’accompagner son frère lors de son premier exil sur l’île d’Elbe et les nombreuses lettres qu’elle lui a envoyées pour surmonter sa solitude lors de son exil à Sainte-Hélène témoignent de sa nature loyale et généreuse.

DANS L'OMBRE DE SON FRÈRE

La vie de Pauline Bonaparte est une aventure. Elle naît le 20 octobre 1780 à Ajaccio, sixième des huit enfants de l’avocat et politicien Charles Marie Bonaparte et de Maria Letizia Ramolino. Les velléités politiques de son père, versé dans la cause nationaliste corse, mettent fin à la bonne situation économique de la famille. En 1793, après l’affrontement de Napoléon avec le leader nationaliste corse Pascal Paoli, la famille, expulsée de l’île, s’installe à Marseille. Le prestige militaire qu’acquiert Napoléon favorise l’ascension sociale des Bonaparte et leur permet de surmonter les difficultés économiques et de fréquenter la haute société provençale.

Malgré sa jeunesse, Pauline côtoie déjà les camarades de son frère. Après une idylle ratée avec Junot, Napoléon la fait venir à ses côtés à Milan pour mettre un terme à sa relation avec le vétéran révolutionnaire Louis Marie Stanislas Fréron. Dans la ville italienne, elle rencontre Charles Leclerc, l’un des hommes de confiance du futur empereur. Ils se marient avec la bénédiction de celui-ci le 14 juin 1797 ; un an plus tard naît Dermide, le seul enfant du couple. Mais le mariage n’empêche pas Pauline de se plonger dans une spirale de fêtes et de frivolités, où elle ne brille pas par sa fidélité.

Pauline Bonaparte, l’indomptable sœur de Napoléon

LA VEUVE JOYEUSE

En 1801, Napoléon décide de réprimer la révolte des insurgés de Saint-Domingue menée par Toussaint Louverture en envoyant aux Caraïbes son beau-frère Leclerc à la tête de 20 000 soldats. Contre sa volonté, Pauline se voit dans l’obligation d’accompagner son mari avec le petit Dermide. Arrivée à Port-au-Prince, la capitale de l’île, elle sait briller comme elle l’a fait à Paris lors de ses premières années de mariage. De fête en fête, sans avoir à supporter le regard critique de son frère, elle devient le centre de la vie sociale de la colonie française. La situation de Leclerc est très différente. Il doit non seulement employer tout son temps à réprimer la rébellion, mais il voit également, impuissant, la fièvre jaune décimer ses troupes.

C’est la première fois que Pauline a l’occasion de montrer son grand cœur. Elle transforme sa demeure en hôpital de campagne qu’elle dirige elle-même et oblige ceux qui ont fréquenté ses salons en quête d’amusement à en faire de même. Cependant, la tragédie va la frapper de près. En novembre 1802, Leclerc contracte la fièvre et meurt, obligeant Pauline à retourner en France avec Dermide et le corps embaumé de son époux. Après avoir organisé les obsèques de son mari, Pauline ne porte le deuil que le temps nécessaire dicté par le protocole. Elle n’est pas faite pour être une veuve éternellement éplorée et ne tarde pas à collectionner les amants, dont François Joseph Talma, un acteur très populaire à Paris, ce qui déclenche un scandale inévitable.