Le missionnaire, ce grand classique mal-aimé : est-ce vraiment une position démodée ?

01/02/2023 Par acomputer 389 Vues

Le missionnaire, ce grand classique mal-aimé : est-ce vraiment une position démodée ?

Le Kâma-Sûtra est la mine d’or des pratiques sexuelles. Du moulin à vent au jeté-arrière, on y découvre des savoir-faire ésotériques qui font de l’ombre au missionnaire, la mal-aimée. Mais pourquoi ?

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Aussi appelé position du « papa et de la maman », le missionnaire serait la position la plus populaire en France. Selon un sondage réalisé par l’IFOP en 2015, 72% des femmes estiment que la position serait la plus adéquate pour atteindre “facilement” l’orgasme« .

Pour paraphraser Shakespeare qui y fait référence en parlant de « faire la bête à deux dos », le missionnaire puise sa source dans une légende urbaine. En effet, les missionnaires chrétiens auraient formaté cette appellation comme la seule norme convenable en terme de rapports sexuels. Ça donne quoi? La femme est allongée sur le dos les jambes écartées et l’homme se trouve au-dessus d’elle en faisant des va et vient entre ses reins.

Le missionnaire, position de tous les superlatifs

Le missionnaire n’est pas uniquement réservé aux hétérosexuels qui répondent à leurs devoirs matrimoniaux. Il est tout aussi pratiqué par les couples homosexuels et lesbiens et est généralement conseillé pour les débutants du coït : « c’est la position classique de la première fois » souligne Marie, 23ans. « Surtout que c’est la plus normée dans les représentations filmiques, donc on a plus de facilité à la reproduire par la suite ».

Le missionnaire s’apprécie en effet pour son côté pratique. Pas besoin de faire un 360° avec sa jambe ni de placer son bras à la perpendiculaire du cubitus de votre partenaire. Après une journée de travail intense et une demi-heure passée dans la ligne 13 du métro parisien, il est tout à fait normal et légitime de vouloir se faire plaisir facilement sans trop de contorsions.

Pour Léon, étudiant en STAPS, il s’agit plutôt d’une position efficace et rentable dans le temps « quand le moment est pas giga approprié pour sexer, en mode ‘il y a des pates sur le feu donc faut aller vite’ ». A méditer…

Le missionnaire, ce grand classique mal-aimé : est-ce vraiment une position démodée ?

Il arrive qu’on ait envie de coucher tout en ayant la flemme, et le missionnaire est le bienvenu dans ces moment-là. Ne le renions pas :« J’avoue que pendant cette position, je m’autorise vraiment à faire l’étoile de mer mais ça me permet aussi de me concentrer davantage sur les sensations extérieures », témoigne Marie.

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Les yeux dans les yeux, les deux partenaires unissent leurs peaux dans un rythme partagé, soutenu par des caresses et baisers passionnés. Une position propice à la tendresse. Position langoureuse pour les amoureux transis, pratique ancestrale pour les couples fatigués, au moins, le missionnaire n’est pas une position qui vous infligera des courbatures le jour suivant.

La position de la routine

« J’ai quitté mon copain parce que je ne m’amusais plus au lit avec lui. C’était un missionnaire vite fait-bien fait qu’on pratiquait une fois par semaine ». Depuis, Perrine a rayé le missionnaire de sa liste des envies. Pour cette jeune femme de 25ans, pratiquer ladite position avec son partenaire est devenue une source d’ennui. « Je n’arrivais plus à ressentir du désir pour mon copain parce qu’il aimait le sexe simple, sans intérêt particulier pour s’initier à d’autres pratiques. Je n’avais pas envie de passer le restant de mes jours avec quelqu’un de mou, donc j’ai préféré mettre un stop ».

Quand le missionnaire devient un train-train quotidien, pas facile de lui trouver un coté sexy. Pour les phobiques de la routine, la quête de nouvelles aventures charnelles peut donc dépasser l’affection qu’ils ou elles éprouvent. Et s’il y a une routine qui s’impose rapidement au lit, c’est bien ce sacré missionnaire.

Soutenue par une partie de la team du forum Doctissimo, Perrine n’est pas la seule femme à lutter contre la position. Et si d’autres voix féminines s’égosillent contre la pratique de leur cher et tendre, les hommes aussi lui trouvent des défauts.

« J’ai l’impression de faire des pompes mais au moins ça me fait faire mon sport de la journée », ironise Felix, musicien à ses heures perdues. Ce jeune homme, adepte de Tinder, enchaine les plans d’un soir et dresse un bilan plutôt négatif de la position : « C’est chiant car déjà ça me fait faire tout le boulot et si je suis pas in love des filles avec qui je couche, je vois pas l’intérêt de pratiquer une position aussi intime et romantique ».

Selon un sondage européen réalisé par Zava en 2019 à partir d’un échantillon de 2000 personnes, la position préférée des Français sous la couette serait en fait… la levrette ! De quoi se décoincer et proposer des alternatives aux adeptes du face à face…

La levrette, le poirier indien, l’hélice de la passion sont des positions du Kâma-Sûtra encore trop sous-cotés ! Maylis, étudiante en master à Paris a toujours eu un petit problème de confiance en elle. La jeune femme ne s’éclate au lit que lorsqu’elle adopte des positions qui l’éloignent frontalement de son partenaire: « quand je replie les genoux pendant un missionnaire, je peux pas m’empêcher de penser au fait que je ressembles à un poulet rôti« .

Si elle fait l’objet de tant de stéréotypes, la pratique du missionnaire est aimée de tous et il ne faut pas s’en priver juste parce que vous avez l’impression d’avoir 50 ans avant l’heure. Et puis il faut bien relativiser et penser aux célibataires qui nous lisent et qui n’ont ni l’opportunité de faire l’amour, ni celle de pratiquer la position du missionnaire.