Toulouse. Mode. Les Toulousains sortent leurs griffes

10/12/2022 Par acomputer 342 Vues

Toulouse. Mode. Les Toulousains sortent leurs griffes

« C'est toute une filière qui relève la tête » s'exclame avec enthousiasme Raymond Ruelle, qui est à Youri Kot ce que Pierre Bergé était à Yves-saint-Laurent, son alter-ego. Le duo a créé sa marque en 1989. Youri Kot fait partie du petit club de 7 créateurs toulousains (12 en tout dans la région) que le groupement des industriels de l'habillement (GIH), la Région et la DRIRE ont choisi d'accompagner pendant 18 mois dans le marketing, la mise en place de site internet, des actions collectives ou individuelles. Au début, Youri, venu de Russie, avait installé sa maison de couture en étage, dans la tradition des salons de mode d'autrefois. Maintenant il a pignon sur rue dans sa boutique-atelier située au cœur du quartier Croix-Baragnon, 1 rue des Trois Banquets. « Nous cultivons la différence, nous défendons un style et un savoir-faire qui commence à être reconnu », dit Raymond Ruelle. « En temps de crise les gens ont des achats calculés, réfléchis et ils investissent plutôt dans la qualité. Cela nous va très bien, car notre cible est la cliente qui aime la haute-couture et fuit l'uniforme ».Choisi par l'Oréal pour habiller ses mannequins lors des grands shows de coiffure en France et à l'étranger, Youri Kot n'est jamais aussi inspiré que lorsqu'il dessine des robes de soirée et des tailleurs qui épousent les formes. Son goût pour les mélanges de matière, pour les lignes appuyées, pour les inclusions sexyde cuir et de dentelle le rendent très reconnaissable. Un tailleur sur-mesure chez ce couturier coûte autour de 600€. « Quand on investit cette somme, on a le droit d'exiger un beau vêtement qui apporte du plaisir » dit-il. Youri aime les femmes qui assument et s'assument.

144 260 Euros. C'est le montant de la subvention accordée par le Conseil Régional et la DRIRE pour ce projet mené par le GIH (Groupement des industries de l'habillement) dans le but d'accompagner 12 créateurs de la région, dont 7 sont Toulousains.

150 élèves/étudiants sont inscrits cette année au centre de formation du GIH, Esimode,qui forme aux métiers de styliste, modéliste, designer , créateur de mode, manager, responsable de collection, acheteur... Formation en 3 ans (équivalent licence) ou en 4 ans (équivalent Master 1) après le bac.

Toulouse. Mode. Les Toulousains sortent leurs griffes

1286 salariés.La filière habillement (industrie, artisanat) de Midi-Pyrénées emploie au total 1286 salariés (chiffres 2008), dont 767 dans les 12 entreprises de Haute-Garonne. Le département arrive en tête devant le Tarn (283 dans 8 entreprises) et le Tarn et Garonne (145 dans 7 sociétés).


Mapie des vignes, la fibre artistique

Pièces uniques. Elle a grandi au milieu des vignes. D'où cette marque très poétique. À la fois couturière, peintre, brodeuse, Marie-Pierre Arnaudet, alias Mapie, aime jouer de toute sa palette. Elle conçoit son métier comme un compagnonnage. La cliente entre dans le processus de créativité en exprimant ses envies, en choisissant le tissu, en donnant des lignes directrices. A la styliste de mettre en forme ces idées et de les concrétiser dans ces tissus très naturel s qu'elle affectionne : lin, coton, laine, soie, chanvre… Avis aux amateurs, cette styliste cherche 100 m2 dans Toulouse pour y installer un atelier/salon de thé/galerie d'art. En attendant elle a annexé un local de la librairie La Mucca, 23 rue des Lois, où elle reçoit l'après-midi.

Élégance atypique. Héritier de cinq générations de négociants en tissus et styliste pour d'autres marques, Benoît Carpentier a créé Marchand Drapier il y a 3 ans avec son épouse Émilie. Cette griffe masculine s'est positionnée dans le haut-de-gamme. « Un luxe qui ne se prend pas au sérieux » précise Benoît. En effet, si les coupes et les matières très raffinées sont d'apparence classiques, la touche Marchand Drapier se repère à des détails« politiquement incorrects ». Ainsi, l'imprimé fétiche du styliste, utilisé pour les doublures ou des chemises,reproduit des photos de bordel du XIXe siècle dans l'esprit toile de Jouy. Et dans toutes les braguettes se niche un galon explosif en forme de mètre de couturière! La marque a ses adeptes aux USA, au Japon, en Russie...et au Grand JournaldeCanal.Show-room (sur RV), au 47 bis rue Chant du Merle.

Photo David Nakache


Marchand Drapier, le chic masculin sexy Les bébés de Clara Bulle

Baby blouses. Installée dans la campagne, à Cessales, une petite commune près de Villefranche-de-Lauragais, Clara Bulle est ouverte sur le monde, via son site marchand sur le net. Respect du confort de l'enfant, protection de la Nature, priorité au commerce équitable caractérisent la démarche éthique de la styliste. Les jeunes mamans qui partagent ces préoccupations craqueront pour les adorables doudous en coton bio, les colliers d'ambre pour bébé et maman, les bodys tout doux, à retrouver sur www.clarabulle.com


V.de Vinster, l'égérie

Glamour épuré. Derrière le V de Vinster se cache Virginie, chef de file du Garage (13 rue Ferreol), vaste espace qu'elle prête pour des expositions-ventescollectives avec d'autres créateurs toulousains pour qui elle a le coup de foudre. Venue de la communication, Virginie de Vinster a lancé sa marque il y a cinq ans. Son style est à la fois contemporain et sophistiqué. Des vêtements et accessoires faciles à vivre dans de jolies matières. Amoureuse du continent africain,elle y puise aussi parfoisson inspiration.


ID.EGO, le dandy rebelle

Rock n' chic.Phung Trung Heu est diplômé d'ESIMOD Toulouse. Après avoir travaillé comme directeur artistique chez lecouturier Dominique Sirop, à Paris, ce styliste de 30 ans a lancé il y a deux ans sa propre marque, ID.EGO,avec Marion Zani, rencontrée à l'école.Son style pourrait se résumer en deux mots, «bcbg rock», savant mélange d'esprit rebelle et de maîtrise. Qu'il crée pour les hommes ou les femmes Phung aime détourner les classiques. Dans son vestiaire urbain chic, le métal, la microfibre côtoient le denim, le cuir, la fourrure, les lainages... Raffinement et modernité, poésie et réalisme,luxe et simplicité,pudeur et audace, ce créateur cultive les paradoxes et flirte avec l'extravagance. Les graphismes inspirés de la vie urbaine soulignent les détails du vêtement tout en l'accessoirisant. La marque est déjà diffusée dans plusieurs boutiques en France et ici chez Kozenko, 34 rue Sainte-Ursule.


Charles R. couturier de l'amour

Matières à effets. C'est après un premier défilé place Saint-Georges en 2005, dont le clou était une robe de mariée, que Charles Revilliod a décidé de se spécialiser. Il crée des modèles uniques, sur mesure (1 000 à 1 600 €) et aime jouer avec les matières. Comme cette robe (photo) composée d'un bustier en satin de soie plissé et d'une jupe en pétales de papier non tissé. Une approche novatrice et couture pour des mariées contemporaines.

Depuis trois ans, Charles. R habille les Enfoirés. Ainsi, la traîne et la robe que Zazie porte sur scène (sur TF1 le 6 mars) a été dessinée et cousue dans l'atelier-showroom du 71 boulevard des Récollets.